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07.11.2012

La foi ou « le merci du lapin »...

 

La méditation est devenue ma façon d’aller chercher dans mon histoire la vérité de mes histoires 

Un texte de mon ami Robert de Nice.

 

La foi ou « le merci du lapin »...

 

Lapin-PhotosLP Fallot.jpgAprès la guerre de 1939-1945 qui me vit naître, il y avait beaucoup à faire et à refaire. Les innombrables destructions à reconstruire, la vie à reprendre et les choses nouvelles à créer. Le travail devint donc synonyme de courage, savoir se mettre à l’œuvre. De fait, le courage devenait alors la qualité première des hommes de cette génération. 

Je n’avais que huit à dix ans, mon père qui était devenu alcoolique faisait de nombreuses cures de désintoxications par le dégoût, presque chaque année à l’hôpital psychiatrique du département. Pendant ces absences, le travail devenait trop rude pour les cinq premiers enfants que nous étions, l’immense jardin et les volailles nous faisaient des charges trop lourdes, avant et après l’école. Mon père était contre toutes formes de religions ou de  bondieuserie, comme il disait, à l’exception d’un brave prêtre ouvrier qui œuvrait dans nos citées ouvrières, et qui aidait les pauvres un peu partout, refusant d’être payé et qu’on le remercie, c’est normal pour moi disait-il. Cet homme était venu nous aider durant trois mois lorsque mon père eu à refaire une énième cure. De retour à la maison, mon père alla au clapier, tâtonna tous les lapins, en choisi un qu’il offrit au prêtre ouvrier, dans notre monde d’ouvriers, ce geste est une marque de respect qui se passe de tous commentaires et qui ne touche pas à l’honneur de celui qui le reçois. Mon père ajouta simplement,  « ne le tue pas maintenant, ne le mange pas avant le mois prochain, il n’est pas prêt, garde le jusque là ! Le prêtre accepta et parti poursuivre son travail et ses œuvres ailleurs. Un mois après, le prêtre ouvrier vint prendre quelques nouvelles de mon père et de la famille. Avec un grand sourire il lui dit : « Tu savais que c’était une lapine et quelle était pleine », mon père lui répondit oui, mais comme tu refuses toujours le merci, tu refuses que l’on te paie, je n’avais que ce moyen de te le dire et de te rendre l’aide que tu nous as apportée. Le prêtre ajouta, mais pourquoi une lapine pleine ? Mon père lui dit alors, pour que tu puisses offrir les petits aux malheureux que tu aides qui à leur tour donneront les petits lapereaux prochains et cela sera mon merci et le merci de chacun pour toi. Le prêtre eu alors cette réponse qui, comme cette histoire, était enfouie dans ma mémoire. « Dis-moi brave André, pour un antireligieux tu fais bien montre de bonté et ta façon de dire merci serait aussi une bonne leçon pour certains chrétiens qui oublient d’ajouter la pratique à leur foi !  Cesses donc de dire que tu n’as pas la foi, parce que tu as les actes et cela est encore mieux que l’inverse. Maintenant j’accepterai cette façon que tu as de dire merci ».

Lorsque je me posais la question de savoir pourquoi et comment la foi était venue en moi, je pense que des empreintes de foi devaient être marquées dans mon esprit sans que j’en aie eu conscience. Les méditations récentes, et les histoires de mon passé qui ressurgissent libèrent bien des secrets, me font découvrir aussi que rien dans notre cheminement n’est anodin. Il n’y eu pas que du mauvais.

Devenu malade alcoolique à mon tour, la foi et la spiritualité ont bien aidé à mon relèvement et à la découverte de ce que signifie, la richesse intérieure. Paix, calme, et sérénité. La foi et les actes sont bien des choses plus simples que le caractère réfractaire s’amuse à faire passer pour des complications. Ma méditation et l’écriture de cette histoire de mon enfance éclaire encore un peu plus, que je côtoyais la foi et la spiritualité, alors que je pensais ne pas les connaître. Les idées et les pensées restent parfois en dehors des réalités. La méditation est devenue ma façon d’aller chercher dans mon histoire la vérité de mes histoires, puisque maintenant je garde l’esprit ouvert.

Et soudain les choses s’éclairent.

 

Robert de Nice, octobre 2012

 

06.10.2010

La fenêtre dans un mur

 Les maisons sont comme les gens, elles ont leur âge, leurs fatigues, leurs folies. Ou plutôt non: ce sont les gens qui sont comme des maisons, avec leur cave, leur grenier, leurs murs et, parfois, de si claires fenêtres donnant sur de si beaux jardins.  Christian Bobin (Isabelle Bruges)

 

  

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La fenêtre dans un mur éclaire notre intérieur et chauffe le cœur. Un texte de mon ami Robert écrit début septembre et qu’il m’envoie après avoir vu ma Note du 1er de ce mois publiée à l’occasion du Défifoto. Coïncidence m’écrit-il… Pas sûr Robert; partage en tout cas en ce mercredi. A bientôt de te voir.

 

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La fenêtre dans un mur

Si tu découvre que ton cœur est triste, que doucement il s’assombrit.

Ne le laisse pas en pierre se transformer, essaie, cherche et trouve une solution,

 

Comme pour les vieux murs qui ne voyaient plus rien, de pierres dures construits.

Ouvre une brèche, une fente, une baie, laisse entrer la lumière.

Tu sentiras alors les rayons chauds du soleil, lumineux, vivifiants,

La clarté de la lune, de ses diverses formes et de son croissant,

 

Les troupeaux de blancs nuages qui se multiplient à l’infini, allant de-ci de-là.

La pluie qui tombe goutte à goutte ruisselante et cinglante,

Le claquement de tonnerre qui zèbre le ciel de ses éclairs.

Les étoiles mystérieuses là-haut au fond du firmament.

 

Et, joie sublime, tu verras autant entrer que sortir toutes les choses de la vie,

Ouvrir la fenêtre de son cœur sera lui donner de l’air, mais aussi l’empêcher de se durcir.

Voir et vivre encore cette vie qui n’a de cesse que de vouloir exister.

Même là ou l’on croit que plus rien n’existe, La lumière est, il faut la faire entrer.

                                                                                 

 Robert de Nice, 6 septembre 2010

 

 

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Méailles, Haute-Provence...septembre 2010

PhotosLP Fallot